La lingerie

L’évolution de la lingerie

En constante évolution, la lingerie ne cesse de se développer et d’être utilisée. Elle est le reflet de notre société ainsi que des codes, des normes et des moeurs de chaque époque.

La nuance est fine entre séduction et nécessité. Lors des périodes où les femmes font valoir leurs revendications sociales féministes, elle a été abandonnée, mais jamais très longtemps, pour revenir en force par la suite. Elle parait indispensable à l’affirmation du corps féminin : pour le mettre en valeur ou dissimuler ses formes, pour le transformer, pour séduire, pour bouger… Autant de possibilités que l’on souhaite.

Découvrons ensemble l’histoire de la corseterie et de la lingerie ! C’est parti !

 

Les prémices de la lingerie

Du 13e S au 15e S

Le « linge de corps » progresse lentement. On commence à distinguer les vêtements du dessus, voyants, des vêtements du dessous, à peine perceptibles et réalisés dans des étoffes plus délicates et rares. Ces premières pièces s’apparentent alors à des chemises.

A cette époque, un changement très important s’opère. La silhouette de la femme tend vers plus de « féminité » : les épaules sont plus étroites, les seins haut perchés, et le ventre bombé.

La femme porte une « cotte », qui s’apparente à une tunique à lacet (l’ancêtre du corset). Elle porte également un « bliaud » lacé et serrant le buste, qui se place sous le « surcot » (corsage enfilé par-dessus la robe). Les seins doivent être petits, c’est pourquoi les poitrines opulentes étaient maintenues dans des « mastodeton » (des bandelettes) pour les aplatir.

L’érotisme ne se concentre pas sur les seins, mais sur les jambes, notamment avec l’apparition de la jarretière pour maintenir les bas.

 

Le 16e S et 17e S

L’usage de la chemise et de la chemise de nuit se diffuse, à tel point qu’elle est associée au fait de faire l’amour via l’expression « coucher nue à nu », lorsque la chemise de nuit est abandonnée pour l’acte amoureux.

La silhouette de la femme est redéfinie artificiellement par le « vertugadin ». Placé sous la taille, il donne à la robe une forme de cône, raide et sans grâce. Un « hausse-cul » est ajouté pour, soi-disant, mieux répartir les plis de la robe. En plus de cela, le buste de la femme est enfermé dans une « basquine ». Il s’agit d’un corsage sans manche, décolleté, rembourré et souvent baleiné. Il écrase les seins et sa forme d’entonnoir défini des volumes peu naturels, tout comme le bas du corps.

Au 17e S, les femmes se parent d’un corps de robe (ressemblant à un caraco) pour couvrir le buste, ainsi que d’un corset, lacé devant ou dans le dos, et d’un jupon.

 

Le 18e S

La volonté est de donner à la silhouette féminine une allure très verticale. Ainsi, le corsage et la jupe ne forment plus qu’un élément pour devenir une robe. Le corsage est très ajusté et se porte sur un corset à busc, dans le but d’affiner le buste et de donner un maintien droit et rigide. De fait, le corset ne possède pas de bonnets et écrase littéralement la poitrine. Les femmes portent en dessous une chemise de jour assez épaisse.

La chemise de nuit commence à s’imposer dans tous les milieux sociaux. Le nu est de moins en moins toléré dans l’intimité quotidienne, avec une volonté de s’isoler du regard des autres.

Ainsi, le linge de corps se compose de pièces se superposant sur le corps pour le protéger et préserver la pudeur.

Les pièces sont largement ornées de broderies, dentelles et autres décorations pour ravir les sens. Toujours blanches ou très claires, ces couleurs permettaient de s’assurer l’hygiène absolue de ce linge coûteux et soumis à de nombreux lavages.

 

La révolution des codes au 19e S

Le pouvoir érotique de la lingerie

Les apparences se sont simplifiées. Les femmes recherchent davantage de commodité, d’aisance et de souplesse.

La chemise de nuit, malgré son côté intimiste, subi des transformations. Elles s’est refermée et est maintenant boutonnée jusqu’en haut du cou. La jarretière se fixe au-dessus du genou pour maintenir les bas. Le corset baleiné est toujours de mise, s’attachant par devant, avec éventuellement un laçage dans le dos supplémentaire pour l’ajustement. A cela s’ajoute un cache corset.

Cette époque révèle le pouvoir érotique de la lingerie, grâce à un jeu du caché-montré pour attiser le désir. Les femmes et les jeunes filles revêtent également un pantalon fin sous les robes ouvertes ou flottantes afin de protéger leur intimité des regards et des poussières.

Le corset et les jupons forment l’âme de la garde-robe, permettant à la femme de modeler son corps en fonction des canons dominants. Paraitre éthérée dans les années 1830, opulente et bien en forme sous le second empire et très svelte à la fin du siècle.

Les femmes commencent à rechercher la séduction à travers leur lingerie. Ces changements de comportements ont ouvert la voie à la lingerie d’aujourd’hui.

 

La prise en compte du confort

A la fin du 19e S, le Dr Ines Gâches-Sarraute exerça une forte influence en affirmant que le corset est néfaste pour la santé des femmes car il entrave la respiration, blesse le corps, et est abortif. Elle développe donc un nouveau modèle de corset reposant sur le bassin, et laissant apparaître la poitrine. Ce type de modèle est aujourd’hui utilisé en orthopédie. En laissant découvert les seins, il nécessite l’adoption du soutien-gorge.

Apparait également le « tea-gown », un déshabillé d’intérieur. Très léger et aérien, il ne nécessite pas de porter de corset en dessous. Le corset commence à être abandonné à la plage, pour faire du sport et parfois en public.

En 1889, Herminie Cadolle fait breveté un premier modèle de soutien-gorge, avec un concept révolutionnaire : soutenir les seins par les épaules, et non par en dessous. Des baleines passaient d’une épaule à l’autre, et en dessous de la poitrine. Presque simultanément, les Américains commençaient aussi à diffuser des sortes de brassières à bretelles avec armatures métalliques arrondies placées sous les seins.

 

La démocratisation de la lingerie

L’avant-guerre

L’apparition de la couleur et de la rayonne, au début du 20e S, va ouvrir la démocratisation des « dessous ». Cette révolution permet à la femme « moderne » de s’affirmer dans sa féminité, tout en étant confortable, notamment grâce à l’évolution des matières et de la fabrication des pièces de lingerie.

A cette époque, les femmes s’initient aux pratiques sportives et aux bains de mer. Les corsets tentent donc de s’adapter à ce nouveau rythme de vie grâce à plus de souplesse, des agrafes réglables, du tissu élastiques…. Comme les baleines métalliques rouillent au contact de l’eau de mer, Warner invente des baleines en acier inoxydable.

Le soutien-gorge prend la forme d’une brassière qui s’orne d’un peu de broderie anglaise ou de dentelle. Il se boutonne sur le devant.

Mme Seurre sort un soutien-gorge en 1906, sans busc ni baleine, et invisible sous les vêtements.

En 1913, Mary Phelps Jacob assemble deux mouchoirs de soie avec du ruban et du fil pour maintenir sa poitrine et être plus discret sous sa robe. Son idée rencontre un très grand succès et se concrétise par un brevet pour ce prototype de soutien-gorge.

Un modèle corset-gaine, qui enserre uniquement les hanches, s’arrête sous les seins et comporte des jarretelles, sort également. Il va par la suite s’abaisser pour donner la culotte-gaine-porte-jarretelles car il permet de maintenir les bas.

La Première Guerre mondiale bouleverse l’organisation de la société, le rôle de la femme mais aussi sa lingerie. Elles intègrent un nouveau mode de vie plus actif et ont besoin d’être libres de leurs mouvements. Leur lingerie devient par conséquent plus confortable. Elles portent généralement soit une gaine soit un ensemble composé d’un soutien-gorge fonctionnel, d’une culotte hygiénique et d’un porte-jarretelles confortables afin d’isoler la peau du contact rêche des vêtements.

La maison Cadolle proposa de nouvelles formes de soutien-gorge, dont la principale ressemblait à une brassière. Leur vente connu un gros boom. Le plus innovant fut cette brassière « de la sportive » composée de deux bonnets séparés, associés ensemble par une bande réalisée au crochet ou une bande élastique.

 

L’après guerre

La naissance du soutien-gorge actuel

Les soldats, loin de leur épouse, épinglaient (pin-up en anglais) des photos de belles femmes légèrement vêtues sur les murs. À la fin de la guerre, les femmes suivent cette nouvelle mode, redéfinissant la féminité, à la fois glamour, érotique et innocente.

A partir de 1926, le concept de soutien-gorge moderne se dessine avec plus de précision, avec l’idée de séparer les seins. L’année suivant, Ida Rosenthal créa avec son mari la Maiden Form Brassiere Compagny qui rationalisa les profondeurs de bonnets. A partir de ce moment, on a commencé à définir les tailles de manière plus précise au moyen des bonnets A, B, C et D.

Voici la naissance du soutien gorge actuel : séparer les seins tout en s’adaptant à toutes les morphologies afin de protéger au mieux la poitrine. La lingerie ne doit pas encombrer le corps ni le contraindre dans ses mouvements.

 

L’émergence de la culotte

Dans ces années, la polémique est de savoir s’il est nécessaire de porter une culotte. Certaines la trouvent gênante, d’autres ont le sentiment d’être enfermée. Cependant, il est dit qu’en ville, il est nécessaire d’en porter une car on est beaucoup plus exposée aux regards des autres. Puis vient la question de culotte ouverte ou fermée ? Les avis divergent.

On retrouve aussi la chemise culotte, qui descend jusqu’au bassin, avec une culotte intégrée constituée d’une bande de tissu qui passe entre les cuisses pour venir s’attacher devant grâce à 3 boutons. Très peu pratiques, elles présentent l’avantage d’être invisible sous les vêtements.

Dans les années 1930, la petite culotte s’impose sous un pantalon ou un short.

Un nouveau fil, le Lastex, obtenu à partir du latex, fait son apparition et va alors révolutionner les matières textiles. Son élasticité, associé au coton ou tout autre matière, permet de rendre les tissus élastiques et de les travailler de différentes manières. Le corset gaine va énormément utiliser ce type de fil et de bande élastique.

En 1938, l’invention du Nylon permet de produire des bas qui auront un succès fou, et à partir de 1955, il sera employé dans la confection de la dentelle.

Guêpière, corselet, balconnet et serre taille, inventés dans les années 40, vont devenir très populaire.

A la fin des années 1940, les maisons de hautes coutures sont fortement concurrencées par une fabrication industrialisée de qualité.

 

La lingerie comme moyen d’expression

Les années 50 et 60

La lingerie se pare de nouvelles matières comme le lycra, le nylon ou encore la résille. L’industrialisation permet aux femmes un large choix de sous-vêtements selon leurs envies et leurs goûts.

À cette hyper-féminité, succède l’androgynie. La femme, marquée par la jeunesse, devient une femme-enfant. Elle rêve d’un corps allégé, de petite fille : pas de seins, petit soutien-gorge et est dans le rejet des dessous séducteurs.
C’est la grande époque du lycra, notamment avec l’apparition des collants, avant la révolution sexuelle des années 70.

 

L’après 68

« Non à la lingerie » est le slogan de cette période minimaliste.

Le soutien-gorge est sans armature, le corps de la femme libéré. C’est un symbole de revendication pour les droits des femmes.

Dans les années 1970, on se contente d’un slip ou d’une culotte la plus invisible possible directement sous le pantalon. De préférence en coton pour ses vertus hygiéniques. Le soutien-gorge, quand à lui, doit être le plus invisible possible. Les vêtements se portent alors à même le corps, en contact avec la peau.

En 1976, Chantal Thomass redonnera goût à la lingerie avec des matières raffinées, en répondant à une demande grandissante de la population féminine, qui, ayant conquis sont indépendance, revient à sa féminité.

C’est aussi l’apparition du premier soutien-gorge moulé , sans couture sur le bonnet pour plus de confort, et permettant encore plus d’invisibilité.

Les marques de grande distribution commencent à apparaitre de plus en plus nombreuse.

 

Les années 80

A partir des années 1980, la lingerie s’immisce dans la mode et en fait partie intégrante. Des collections printemps/été et automne/hiver voient le jour et des boutiques spécialisées ouvrent. Le slip « sexy » se développe sous toutes ses formes.

La promotion du sport suppose l’élaboration de nouveaux modèles, en lycra, favorisant les mouvements. Les brassières, les boxer deviennent courants et visibles dans la garde-robe féminine.

Le body fait également son apparition.

 

Les années 90

Les femmes sont fières de leurs seins et les mettent en valeur. Les vêtements de « dessous », mis « dessus », renversent les codes sociaux de la lingerie que l’on cachait jusqu’alors.

Dans les années 1990, le corset revient sur le devant de la scène, mais cette fois-ci comme vêtement du dessus. C’est un vêtement à part entière.

Le string et le tanga font également leur apparition, avec un succès immédiat.

La lingerie s’impose définitivement comme un élément indispensable dans l’univers de la mode et au cœur des évolutions de la société. Le 21e siècle s’ouvre alors sur un marché en pleine expansion, répondant à de nouveaux besoins de lingeries sculpturales, invisibles, confortables, naturelles, sexy… avec des matériaux innovants.

 

La lingerie d’aujourd’hui : confortable, jolie, inclusive et responsable

Depuis longtemps, la lingerie est soit fonctionnelle, soit esthétique, et soumise aux codes et aux moeurs de la société. Ces diktats tendent à s’effacer au profit d’une lingerie plus inclusive, tenant compte de toutes les morphologies, de tous les goûts, de tous les styles. Mais il s’agit surtout de replacer la femme au centre. Sa lingerie doit s’adapter à son corps, et non l’inverse. C’est elle qui décide d’être à l’aise, séduisante ou encore mieux, d’allier les deux en même temps !

NuaSoi s’adapte à ce grand défi qui est d’allier savoir-faire français, esthétisme, confort et éco-responsabilité. Cela me semble indispensable pour une lingerie de qualité reflétant parfaitement les attentes des femmes : se sentir belle et séduisante, tout en étant confortable et en accord avec l’environnement et la valorisation du savoir-faire artisanal français.

Qu’est ce que t’inspire cette histoire ?

Belle journée à toi
Marion, de NuaSoi

 

Sources :
Livre « Histoire de la lingerie », Chantal Thomass et Catherine Örmen, édition Perrin, 2010
Livre « La lingerie féminine », Najah Ouahab Rassas, Esmod Editions, 2011

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