La lingerie

La fast fashion

Hello !

Aujourd’hui, j’ai envie de te parler de la fast fashion et comment j’essaie, à mon échelle, de te proposer une alternative à cette « mode ». Je te préviens, ce n’est pas un sujet très réjouissant…

Pour commencer, qu’est-ce que la « fast fashion » ?

 

La fast fashion, ou « mode jetable », a fait son apparition au début des années 1990 dans les épicentres de la mode, tels que New York ou Londres. Depuis le début des années 2000, ces marques de fast fashion sont devenues de véritables empires. On retrouve Zara, H&M, Shein, Topshop et bien d’autres.

Le principe repose sur une production toujours plus rapide et moins chère de vêtements. Par exemple, en 2021, il y a eu plus de 92 millions de tonnes de textiles mis sur le marché. Pour se faire, les entreprises délocalisent leurs chaînes de production dans les pays en développement.

Quelques critères pour la reconnaitre :

  • Renouvellement très rapides des collections
  • Matières premières de mauvaises qualités
  • Prix très bas
  • Conséquences environnementales et sociales désastreuses
  • Investissements publicitaires massifs

Pour que ce système soit rentable par les industriels, il nécessite un achat de masse par les personnes, pouvant être qualifié de sur-consommation. Pour attirer le client, les industriels créent la demande en misant principalement sur la publicité, les réductions et l’attrait avec toujours plus de nouvelles collections.

Tout est misé sur une stratégie commerciale, parfois associée à du greenwashing (j’en parle juste en dessous).

Eh oui, ça parait malin comme ça ! Sauf que lorsqu’on se penche sur les conditions de travail des ouvriers et l’impact environnemental, la réalité n’est plus aussi belle.
Par exemple pour le prix d’un t-shirt de fast fashion, seulement 0,18€ revient aux travailleur qui l’a confectionné !

Décomposition du prix d'un t-shirt de la fast fashion
https://ethique-sur-etiquette.org/IMG/pdf/decomposition_du_prix_d_un_t-shirt_sv_.pdf 

 

Le greenwashing

 

C’est tentant, à l’heure actuelle où les modes de consommation s’orientent davantage vers le respect de l’environnement et du corps, de vouloir « verdir » son image. Alors pourquoi ne pas miser sa stratégie marketing sur le positionnement écologique ?

Le but du greenwashing (ou « éco-blanchiment ») est donc de donner une image de marque éco-responsable, sans devoir réaliser d’efforts pour le devenir. On peut assimiler ça à de la publicité mensongère. Cette technique frauduleuse est utilisée par de grands industriels alors que leurs activités polluent excessivement. En tant que pratique commerciale trompeuse, le greenwashing est considéré comme une infraction et est sanctionné.

Quelques conseils pour ne pas se laisser abuser :

  • Te méfier des discours évasifs
  • Ne pas te fier à la couleur verte des emballages, aux photos d’arbres ou aux mots utilisés qui peuvent être trompeurs
  • Te renseigner sur les labels utilisés. Les labels Oeko Tex ou GOTS certifient que les matières sont produites sans matières toxiques
  • Te tourner vers les marques éco-responsables : qui s’efforcent de produire de manière raisonnée en plus petites quantités, parfois en pré-commande et dans des matières éco-responsables, avec une transparence sur leur fonctionnement
  • Apprendre à lire les étiquettes : une fabrication française ou européenne permet d’assurer un cadre légal du travail et de limiter l’emprunte carbone des transports.

Sur NuaSoi, tu trouveras toutes les informations de traçabilité et d’origine sur les fiches produit, ainsi que les labels. Pratique !

 

Les impacts de la fast fashion

L’impact social

 

Ces dernières années, face à l’augmentation des salaires et des coûts de production dans certains pays, les marques de vêtements se sont réorientées vers des sites de production encore moins chers : le Bangladesh et le Pakistan. Là-bas, le salaire équivaut à 0,32€/heure et 0,55€/h respectivement. Ces pays sont dans le top 3 de la main d’oeuvre la moins chère.

Gros avantage (c’est ironique bien sur…), les conditions des travailleurs sont bien moins contraignantes et protectrices qu’en Europe. Des journées de plus de 10h, des abus physiques et/ou moraux, des salaires de misères, l’absence de droit du travail etc… En plus, les usines n’ont pas eu le temps de s’adapter à cette demande exponentielle des industriels.

Conséquences : les travailleurs sont surexploités et les accidents industriels sont fréquents.

Les enfants sont également une cible particulièrement recherchée car considérés comme obéissants, facile à “contrôler” et ne peuvent s’unir afin d’obtenir de meilleures conditions de travail. De plus, leur petite taille est un atout pour certaines tâches comme la récolte du coton car leurs doigts n’endommagent pas les plantations. Si leur travail a baissé de 30 % entre 2012 et 2020, environ 11 % des mineurs sont toujours privés de leur de droit à l’éducation. Ils travaillent pour satisfaire la demande grandissante en vêtements bon marché des pays occidentaux.

Vivre à proximité de ces sites est également dangereux pour les populations. Les usines déversent dans les rivières leurs eaux usées non traitées contenant teintures, métaux lourds et autres substances toxiques pouvant provoquer des handicaps physiques ainsi que des maladies endémiques telles que des cancers, maladies gastriques et affections cutanées.. Les locaux n’ayant pas forcément d’autres alternatives, ils utilisent cette eau pour boire, se laver, arroser leurs champs. 

La fast fashion repose donc sur la perpétuation des inégalités à travers le monde, et impacte la vie de millions de personnes, à travers l’esclavage moderne mais aussi l’exploitation d’enfants.

 

L’impact environnemental

 

Selon les chiffres fournis par l’ADEME, la mode émet 4 milliard de tonnes de CO2 chaque année, soit 2 à 8 % des émissions mondiales de carbone. C’est plus que l’aviation et le trafic maritime international réunis.

Ce n’est pas tout, la fast fashion contribue également à :

  • La pollution des océans : nos vêtements synthétiques relâchent lors du lavage, des milliers de fibres microplastiques qui finissent dans l’océan. 20% de la pollution des eaux dans le monde serait ainsi imputable à la teinture et au traitement des textiles. Cette pollution, nous l’ingérons via les fruits de mer par exemple. Les risques liés à l’ingestion de ces fibres de plastiques sont nombreux : impacts sur le système immunitaire et respiratoire ; perturbations endocriniennes ; baisse de la fertilité ; hausse des risques de cancers…
  • La consommation excessive d’eau : 3ème secteur consommateur d’eau dans le monde, après la culture de blé et de riz. L’association Water Footprint Network a indiqué que l’empreinte eau moyenne de la fabrication de coton est de 10 000 l/kg. La pluie ne suffit pas, il faut détourner l’eau des rivières et nappes phréatiques pour irriguer les champs. Ce volume pourrait augmenter de 50% d’ici 2030 si on ne change pas notre façon de consommer.
  • L’utilisation massive de pesticides et insecticides : 25% des insecticides et 10% des herbicides sont utilisé pour la production de textile selon l’OMS. Des engrais sont aussi utilisés en excès et s’infiltrent dans les sols, les nappes phréatiques, les cours d’eau. Cela favorise la prolifération d’algues au détriment de la faune et de la flore locales.
  • L’utilisation de produits chimiques : pour teinter nos habits, les fabricants utilisent souvent des substances toxiques comme l’ammoniaque, la soude, l’acide sulfurique, les métaux lourds… Ces produits sont nocives pour les ouvriers qui fabriquent nos vêtements mais aussi pour nous qui les portons. Ils polluent également l’air, les sols, et les eaux à la sortie des usines
  • Le gaspillage : lors de la découpe, environ 15% du tissu part à la poubelle.
  • La mauvaise gestion des déchets liés à la surconsommation : les vêtements sont vites remplacés. Chaque année, sur 4 millions de vêtements sont jetés en Europe, 80% finissent à la poubelle et 10 à 12% sont revendus en seconde main. La mauvaise qualité rend plus compliqué la réutilisation des vêtements et les bas prix la revente d’articles d’occasion.
  • Un sur emballage : 15% des emballages jetables en plastique dans le monde seraient utilisés par l’industrie textile.
  • Le transport international : environ 70% des textiles achetés en Europe proviennent de l’Asie du sud-est, par avion ou bateau. Afin de livrer les boutiques rapidement et de suivre le rythme des changements de collections, le transport doit être régulier et rapide.

 

Pour conclure

 

Je suis d’accord avec toi, tout cela fait froid dans le dos. Alors qu’est ce qu’on fait ? L’idée n’est pas de te déprimer en les lisant mais d’agir pour limiter cet impact.

J’ai moi aussi déjà acheté des vêtements de fast fashion pour diverses raisons. Mais aujourd’hui, je prends conscience de ce que ça implique et j’ai choisi de regarder plus en détail l’origine et la qualité des mes vêtements. Je préfère en avoir moins mais qu’ils me conviennent vraiment et qu’ils soient sains. Je pourrai ainsi les garder plus longtemps et contribuer à la « slow fashion » ou mode durable.

Voici quelques conseils pour s’y repérer :

  • Privilégier les bonnes matières :
    • Le lin ou le chanvre, dont la culture est moins gourmande en eau et en engrais. En plus, la France est le premier producteur mondial de lin  !
    • Le coton biologique, produit en respectant l’environnement
    • On peut aussi privilégier les fibres recyclées. Le coton peut être issu du recyclage de jean, ou encore la polaire qui est issue du recyclage des polyesters et des bouteilles plastiques.
  • Se fier à certains logos : tu as tout le détail des labels ici
  • Entretenir ses vêtements pour qu’ils durent plus longtemps
  • Acheter moins mais mieux : on prend le temps de choisir et de sélectionner les pièces qui vont entrer et rester dans nos vies. On opte pour des matières de qualité. Autre avantage, une vêtement qualitatif sera plus facile à revendre le jour où on ne le portera plus.

Honnêtement, changer sa manière de consommer peut être un challenge. Cela demande une réorganisation de ses habitudes. Pour t’aider dans cette démarche, tu peux faire une liste de toutes les raisons pour lesquelles tu veux arrêter d’acheter dans les marques de fast-fashion. Cela t’aidera à rester motivée ! Et aussi faire des recherches sur les marques pour connaitre celles à éviter.

A travers NuaSoi, je souhaite vraiment proposer une alternative à tout ça. Je me dis que si chacun y contribue à sa manière, alors on pourra faire changer les choses.

Qu’en penses-tu ? 🙂

Très belle journée à toi
Marion, de Nuasoi 

Sources :
https://volago.fr/fast-fashion/
https://www.unep.org/news-and-stories/press-release/un-alliance-sustainable-fashion-addresses-damage-fast-fashion
https://www.wedressfair.fr/blog/c-est-quoi-la-fast-fashion
https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/
http://www.greenwashing.fr/definition.html

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